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Libération

Face aux piles. Revue de Houellebecq.

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publié le 10 septembre 1998 à 11h33

Nous sommes au commencement de septembre. J'ai lu la semaine

dernière les Particules élémentaires (1), et achevé tout à l'heure Interventions, ces «réflexions théoriques» que Houellebecq a laissé recueillir. Du même auteur, j'avais lu tardivement Extension du domaine de la lutte (souvenir, outre de cette toujours irritante appellation de «roman-culte» ­ variante: «roman générationnel» ­ dont on l'affubla, d'un problème d'articulation de l'intrigue, comme un genou qui grince). Je n'ai pas lu le Sens du combat, ni Rester vivant, non plus que son essai sur Lovecraft (2). Voilà d'où je parle, face à la pile dont tout Paris bruisse, la seule alliant une production critique presque exhaustive et un succès public ­ l'une et l'autre exceptionnellement synchrones. Pourquoi? Comment? Je me demande.

Force est bien sûr d'évoquer ces choses un peu dérisoires mais que, dans une société où Houellebecq constate après Marx que les rapports sociaux sont des rapports marchands, on aurait tort de sur ou sous-estimer. Citons, en vrac: le référé intenté par les gérants d'un camping ­ un vrai bonheur d'échotier et de chef de ventes; le recueil, en encadré sur papier glacial, de paragraphes identifiés comme sexuellement amoraux (3) ­ assez pauvre salade de crudités censée identifier de très coupables déviances (les Particules" comme porno); dans le même registre, une grosse colère d'Angelo Rinaldi ­ de celles qui vous posent un livre, paraît-il (4). Au-delà de ces bricoles médiatiques, il y a l'aut