Le 9 septembre 1898, Stéphane Mallarmé meurt dans sa maison de
Valvins, au bord de la Seine. La veille, il a laissé pour son épouse, Marie, et Geneviève, sa fille, une «recommandation quant à [ses] papiers». «Brûlez par conséquent; il n'y a pas d'héritage littéraire, mes pauvres enfants ("). Dites qu'on n'y distinguerait rien, c'est vrai du reste, et (") croyez que ce devait être très beau.» Trois jours plus tard, Mallarmé est inhumé auprès de son fils Anatole. Ne gardons qu'une image de la cérémonie, Paul Valéry, une couronne de roses à la main, balbutiant quelques mots au nom des «jeunes», après qu'Henry Roujon, le compagnon du Parnasse, a parlé pour la république des lettres et des arts: «Il vous tendait sa main amie en abaissant les paupières sur ses grands yeux d'enfant.»
un siècle plus tard, autres temps, autres moeurs, il n'y aura pas de Tombeau de Mallarmé imaginé par les poètes, ni de banquet ni même de toast, mais des publications, des colloques et des expositions, et aussi l'inscription un peu ironique de son oeuvre au programme de l'agrégation, lui qui fut un professeur chahuté, mal noté, et même muté à cause de ses poèmes. Mallarmé, donc, tel qu'en lui-même, avec toutes les épithètes que le poète aura traînées derrière lui pendant son existence? Mallarmé l'obscur, Mallarmé le décadent, Mallarmé le symboliste. «J'ai toujours passé pour très-étrange», expliquait-il.
après les 800 pages de la biographie d'Henri Mondor (1942), devenue indissociable de Mallarmé, il semb