C'est toujours le même scénario, lorsqu'au prétexte de littérature
(1), une petite notoriété vous attrape sans prévenir" Ayant à peine franchi le quart de siècle et normalement ramé pour publier un premier roman, Amélie Nothomb nous donna en 1992 Hygiène de l'assassin, et Virginie Despentes Baise-moi en 1994. «Un écrivain est né», clamaient les quatrièmes de couverture. Le public les lut, qui apprécia. Les médias aussi, qui aiment les jeunes écrivains prodiges lorsqu'en sus, ils sont pittoresques, les médias adorent. Alors que déboulent sur le marché leurs, respectivement, septième et troisième romans, les médias continuent d'adorer Amélie et Virginie. De l'une et de l'autre, le discours est rodé et le reflet bien poli, mais c'est à propos de l'écriture qu'il y a à redire, parce que ceux-là ne sauraient justifier les carences de celle-ci.
Prenez Amélie Nothomb. Pourquoi faut-il qu'on n'en perçoive plus qu'une image d'une récurrente insupportabilité? Parce qu'Amélie fait ses livres comme elle fait sa promo. Ainsi, Amélie, qui aime les bananes pourries comme d'autres jouent du piano debout, recoiffe, sous les sunlights, son bibi identitaire comme celui d'Adèle Blanc-Sec pour nous seriner à satiété sa «descension» du mont Fuji, son asthme (2), ses vingt-cinq romans inédits, son contentement de soi, les citations de sa bibliothèque et sa ricanante détestation des réticents («Mes livres se vendent comme des petits pains et je vous emmerde»); ainsi Mercure ressert-il les vieilles