On commence par quoi? Parce qu'avec Patrick Besson, le littérateur
et le polémiste ont souvent tendance à se mélanger. Allons! Commençons par ce qui est censé constituer l'essentiel ce gros et gras roman Grasset qui fait son actualité, et que le gros et gras jury Goncourt a forcément remarqué: à 42 ans, notre auteur (1), déjà lauréat de quelques prix, de quelques bourses et de quelques polémiques, est, dans le paysage automnal, forcément remarquable.
Les Frères de la consolation, qui relèvent du genre feuilleton historique, identifient Milos et Srdjan Stankovic, respectivement mercenaire/ shérif et gigolo/ aspirant poète, et également amoureux de leur cousine Milena. Au sortir de la guerre d'indépendance grecque (Milos vient de bouter l'Ottoman [2] hors de l'Acropole), le livre conte ce qu'il advient au trio serbe entre 1829 et 1832, de Belgrade à Belgrade en passant par Paris, Bruxelles, Anvers, Londres, Montreuil (département de la Seine) et Höting (Maine, Etats-Unis d'Amérique). Et il lui en advient, des choses bon Dieu, c'est fou ce qu'il lui en advient! , dans un gigantesque fatras qui nous fait croiser, en figurants, toutes les figures de la société parisienne louis-philipparde et pas mal de seconds rôles de guerres et de révolutions, françaises et balkaniques, passées et à venir, sur fond d'une flopée de mariages, d'un paquet d'enterrements et d'une foultitude de coucheries et fourberies annexes comme dans les romans de M. de Balzac.
Il lui en advient tant et tant