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Libération

Rushdie reste prudent.Les déclarations du président iranien ne le convainquent pas.

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publié le 24 septembre 1998 à 10h21

Une nouvelle fois, Salman Rushie fait les frais des luttes de

factions à Téhéran. Si, à New York, le président Mohammed Khatami a pu déclarer mardi que l'affaire de la fatwa condamnant à mort l'écrivain britannique était «totalement finie», il reste que sa tête demeure bel et bien mise à prix . Pour le président iranien, qui plaide pour un «dialogue entre les civilisations» et cherche à ouvrir son pays devasté aux capitaux occidentaux, le décret islamique prononcé en février 1989 par l'imam Khomeiny apparaît sans doute comme un boulet. Il l'a d'ailleurs laissé entendre mardi lors d'une conférence de presse où, répondant aux journalistes, il a déclaré avoir «espéré et attendu» que «cette question ne serait pas une nouvelle fois posée». «Mon gouvernement n'a pas l'intention d'appliquer cette sentence», a-t-il ajouté. Si l'on décrypte cette déclaration, il apparaît que Mohammed Khatami campe sur les mêmes positions que son prédécesseur, Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani. Pour le nouveau président, la fatwa est un décret religieux qui ne concerne pas son gouvernement. En privé, Téhéran répète à ses interlocuteurs occidentaux qu'il ne mettra pas à exécution la fatwa. Tout en refusant à s'engager par écrit. La position iranienne n'a donc pas ou que très peu évolué.

En fait, l'argument doit beaucoup à l'hypocrisie puisque que la richissime fondation du 15 Khordad, qui a mis à prix la tête de l'auteur des Versets sataniques, est un organisme public, dont le président est nommé par l'Etat