On bat les cartes, on donne les cartes, on change les cartes » Et puis, à deux semaines de l’échéance, on retrouve voisinant, sur la liste des Goncourt, François Sureau et Luc Lang. Deux citoyens que les aléas de la cuisine mercantile et quelques tripatouillages annexes laissent également candidats au Fémina pour Sureau, au Médicis et au Renaudot pour Lang, et tous deux au Goncourt des lycéens (1). Il est notoire qu’il faut, au petit jeu des prix, ratisser large, mais tout de même, lire Sureau et Lang dans la foulée, ça a dû leur faire drôle, aux jurés lycéens » Afin de n’être pas injuste, donnons acte à François Sureau qui concourt sous la casaque jaune serin de l’écurie Grasset, laquelle concourt à tout du ronronnant classicisme de son écriture, de la discrète pesanteur de sa culture générale (2) et de l’intelligence un peu tordue de ses contretemps, le tout consciencieusement agencé dans un roman nouveau riche comme un salon Empire et terne comme une copie d’énarque. Un crime, ourdi de très longue date, y sert de prétexte à la très lente confrontation de deux mondes antagonistes: misère tiers-mondiste de la Haute Egypte (que l’auteur connaît) et embrouilles baroques de la haute finance (que l’auteur, un peu banquier, un peu avocat d’affaires, sait d’expérience). L’ouvrage s’étire infiniment, dans un goutte-à-goutte de passions trop retenues: «Cette histoire est une ligne brisée», constate, page 277, son principal protagoniste. On ne saurait mieux dire: l’intrigue de S
Face aux piles : Deux candidats.
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par Pierre Marcelle
publié le 29 octobre 1998 à 12h48
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