«Avec l’arrivée de Dean Moriarty commença le chapitre de ma vie qu’on pourrait baptiser « ma vie sur la route ( ») Pour la route, Dean était le type parfait, car il y est né, sur la route, dans une bagnole, alors que ses parents traversaient Salt Lake City en 1926 pour gagner Los Angeles »» C’est ainsi qu’au début de son roman le plus célèbre, Jack Kerouac présente les conséquences de la rencontre en décembre 1946 à New York de Sol Paradise et d’un jeune homme de 20 ans débarqué de Denver. Dans la réalité, Sol se nommait Jack Kerouac et Moriarty, Neal Cassady. Leur collision allait non seulement affecter la vie du premier, lui faire traverser l’Amérique, mais elle allait lui inspirer des livres où il dessinerait le portrait d’un nouveau type de héros, révolté, aventureux, fumeur de marijeanne, voleur à ses heures et dragueur à d’autres, sorte de James Dean cool. Dans ses romans, Kerouac va nommer ce personnage Dean Moriarty (Sur la route), Cody Pomeroy (Vision of Cody, les Clochards célestes, les Anges de désolation, Big Sur, etc.) ou Leroy (les Souterrains). Mais il sera toujours inspiré de Cassady.
Face à cette image amoureuse, manquait encore, du moins en français, le contrechamp, la version Neal Cassady par lui-même. Cet oubli est réparé: son autobiographie, inachevée, vient d'être traduite par Gérard Guégan, admirateur de longue date des auteurs beat, sous le titre de Première jeunesse. Cassady y raconte des débuts dans la vie qui ne sont pas communs. Il est né, comme