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Libération

Face aux piles : Au cul des vaches.

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publié le 12 novembre 1998 à 16h23

Vendredi, samedi et encore une partie de dimanche, ils se sont successivement fait péter la sous-ventrière et luxé le poignet, à ripailler beaucoup et signer de même, à l’occasion de leurs traditionnelles agapes sous une halle du marché de Brive-la-Gaillarde. Car c’était là-bas ce week-end leur annuelle foire du livre, leur bombance éditoriale et l’heure de toucher les dividendes de leur gloire locale, emballée-pesée et nationalisée dans l’opération baptisée «Ecole de Brive» (la marque fut déposée en 1993 par Bernard Fixot, quand il remplaça Robert Laffont à la tête des éditions du même nom).

C’est quoi, l’Ecole de Brive? Formellement, un troupeau d’une dizaine de têtes dont Michel Peyramaure serait l’ancêtre, Claude Michelet la principale force de frappe (1), Denis Tillinac le très politique et de plus en plus parisien attaché de presse, et Jacques Peuchmaurd (éditeur chez Laffont) le coach (berger ou maquignon selon la saison); d’autres, de moindre pointure marchande, s’y agrégèrent. Jeunes ou vieux, un pour tous, tous pour un, ils clament bien haut leur qualité de «bande», fratrie arverne de joyeux drilles que fédère leur commune origine géographique (la plupart sont natifs du département de la Corrèze). Solidement implantés dans le paysage socioculturel de Jacques Chirac et de Patrick Sébastien, ils sont la FNSEA d’une industrie agriculturelle que les Goncourt s’en viennent désormais honorer chaque premier dimanche de novembre, à la veille de la remise de leur propre tr