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Libération
Interview

Houellebecq: «Tout cela a été très fatigant».

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Entretien en forme de bilan avec l'auteur controversé des «Particules élémentaires».
publié le 19 novembre 1998 à 14h38
(mis à jour le 19 novembre 1998 à 14h38)

Autant le premier roman de Michel Houellebecq, Extension du domaine de la lutte (Nadeau, 1994), n'avait connu le succès qu'après coup, petit à petit, presque par le bouche à oreille, autant le suivant, paru fin août, les Particules élémentaires (Flammarion), est l'histoire d'un succès (d'un scandale?) annoncé. Précédé d'une rumeur contradictoire mais nourrie, propulsé très vite en tête des ventes au rythme d'une couverture médiatique impressionnante, ce qu'on présentait comme le «roman-événement» de la rentrée est bien vite devenu l'«affaire Houellebecq». De «nouvelle tendance» en «littérature nihiliste», de procédure judiciaire en procès idéologique, Michel Houellebecq s'est retrouvé au centre d'une polémique débridée, démesurée, comme aime en concocter régulièrement le milieu. En attendant, le roman incriminé (mais finalement moins que les déclarations de son auteur) a poursuivi sa carrière: 177 000 exemplaires tirés, les droits de traduction vendus, parfois même aux enchères, aux Etats-Unis (chez Knopf), en Espagne, en Italie, en Allemagne, en Hollande, en Angleterre, au Portugal et en Corée. Rencontre en forme de bilan provisoire.

Après tout ce charivari, comment vous sentez-vous?

J'ai recommencé à boire pour me reposer de tous ces entretiens, car je n'ai pas la parole facile. Tout cela a été très fatigant. J'ai été très surpris, je ne savais pas qu'il y avait tant de médias. J'ai l'impression d'avoir joué le jeu, sauf avec les photographes, avec qui je suis de mo