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Libération

Indices.

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publié le 19 novembre 1998 à 14h36

La villa où vivent Camille Laurens, son mari, Yves Mézières, et leur

fille Aube (trois ans et demi), après un bref séjour à Sète retour du Maroc, est zébrée au rez-de-chaussée par une fissure. C'était le jour où la dame qui était en concurrence pour l'achat de la maison est venue montrer à son mari ce qu'ils avaient manqué. Un grand craquement dans les fondations a fait fuir les intrus. Quand on lira cette histoire dans un roman de Camille Laurens, on saura ainsi qu'elle est vraie. Mais qu'en est-il des deux épisodes les plus mémorables d'Index et de Romance? Dans Index, le père de la narratrice a eu une attaque, et sa mère prend le deuil trop tôt. Son mari est ramené chez eux, elle ne comprend pas pourquoi l'hôpital lui impose ce malade dont elle doit s'occuper. Dans Romance, un psychanalyste, Yves, a son divan à Chartres, dans le salon de sa mère, qui manifeste un tact fou à l'égard des patients. A part Camille Laurens, le seul à avoir les clés, c'est son mari. Dans la chronologie de la «Pléiade» Nathalie Sarraute, il est écrit: «Très tôt, Raymond Sarraute initie Nathalie à la connaissance de la peinture, tout en partageant ses goûts littéraires. Par la suite, il la soutiendra constamment dans son travail d'écrivain.» Yves Mézières a un rôle encore plus important, pas seulement parce qu'il conduit dans la vie la Jaguar rouge XK 150 qui roule dans les livres de sa femme. Il dit qu'à défaut d'être écrivain, il est devenu un personnage de roman. Est-ce lui, metteur en scène