Pézenas, envoyée spéciale.
Pourquoi portez-vous le même nom que votre éditeur, Paul Otchakovsky-Laurens?
C'est le hasard. Quand j'ai écrit Index, le premier livre qui a été publié, j'avais besoin d'un pseudonyme, je voulais un personnage dont on ne sache pas si c'était un homme ou une femme. J'ai donc pris Camille, et ajouté mon vrai prénom, Laurence. Je ne savais pas que ce serait POL qui m'éditerait. J'avais d'abord adressé Index aux éditions de Minuit. Minuit, c'est tout le nouveau roman, le mythe, Robbe-Grillet, Claude Simon, et dans les plus récents, Echenoz. Chez POL, qui me paraissait l'éditeur le plus proche, j'aimais bien Belleto, Renaud Camus. J'avais envoyé un précédent manuscrit à Jérôme Lindon, qui s'appelait la Succession. Je l'ai transformé, et ça a donné Romance, qui reste, dans mon esprit, le premier, et le plus autobiographique, comme on dit que souvent le premier roman est autobiographique.
Saviez-vous que vous iriez de A à Z? Oui. Mon projet était que ce soit une espèce de fresque. J'étais très inspirée par Borges, l'importance du dictionnaire, de l'alpha et de l'omega, c'était ça qui me dirigeait. Il y a aussi un aspect pratique. J'avais au moment d'Index beaucoup de mal à dépasser le cadre d'une page. Je n'arrivais pas à me projeter dans une histoire, à me dire que j'allais écrire un vrai roman d'au moins cent cinquante pages. Ça me tirait de savoir qu'il fallait que je passe de la lettre B à la lettre C, et ça m'a aidée d'un livre à l'autre. Je me su