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Libération

Mort de Jean Malaquais.

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publié le 24 décembre 1998 à 17h28

Le romancier Jean Malaquais est mort le 22 décembre à Genève à 91

ans. «Métèque»: c'est ainsi qu'aimait se définir ce Juif polonais né Wladimir Malacki en 1908, arrivé en France en 1926, apatride longtemps exilé au Venezuela puis aux Etats-Unis, avant de revenir en Europe et de partager son temps entre Paris et Genève. Métèque et anarchiste: «Je n'ai jamais appris à vivre au rythme du troupeau», notait-il dans son Journal de guerre en octobre 1939. Jean Malaquais mena une existence vagabonde avant de se mettre à écrire grâce aux encouragements de Gide. Inspiré de son expérience de mineur de fond en Provence, les Javanais, son premier roman paru juste avant la guerre et prix Renaudot 1939, étonne par son invention verbale et suscite des comparaisons flatteuses avec Céline. Fait prisonnier en 1940, Jean Malaquais parvient à s'évader d'Allemagne, rentre en France et écrit jusqu'en 1942 son Journal du métèque, qu'il fera éditer l'année suivante aux Etats-Unis: ce livre ne sera publié en France que l'an dernier, en 1997. Le romancier s'est éteint alors qu'il venait d'achever une nouvelle édition de Planète sans visage, roman paru en 1947 et que les éditions Phébus vont prochainement rééditer, comme elle l'ont déjà fait pour les Javanais et le Journal de guerre. L'éditeur projette de rééditer également le Gaffeur, roman de 1953 préfacé par Norman Mailer dont Jean Malaquais a traduit en français les Nus et les morts. Avant de mourir, Jean Malaquais aura eu ainsi la chance de sortir