Près de quatre cents pages de textes, une abondance d'auteurs, des
dossiers (Cuba, Rimbaud), des chroniques, des notes de lecture: la NRF a profité d'une interruption de parution de plusieurs mois pour faire peau neuve. Désormais sous la houlette de Michel Braudeau (auteur Gallimard, juré Médicis et collaborateur du Monde), qui a pris la succession de l'éphémère Bertrand Visage, la vénérable revue de la rue Sébastien-Bottin fête ses quatre-vingt-dix ans par un vigoureux lifting. En témoigne la multiplicité des signatures, dont on note qu'elles ne sont pas toutes maison (ainsi, le numéro s'ouvre sur des bonnes feuilles du prochain roman du Portugais Antonio Lobo Antunes, édité chez Christian Bourgois, et on remarque la présence d'auteurs signant chez Grasset ou Fayard); le mélange des générations (Christophe Donner et J.-M. G. Le Clézio, Linda Lê et Jacques Réda) et des genres (poèmes de Jean Grosjean et de Bernard Faucon, notes et croquis du peintre Lionel Guibout), ou encore une certaine réactivité par rapport à l'actualité littéraire (long entretien avec Michel Houellebecq, à qui écrit en outre Dominique Noguez). De même, la revue renoue avec la tradition des bonnes feuilles et des articles critiques, sur la littérature (René de Ceccatty sur Primo Levi, Christian Jambet sur la poésie pré-islamique) mais aussi sur les autres arts, cinéma (Serge Chauvin), musique (avec un «feuilleton musical» de Benoît Duteurtre), arts plastiques (Pierre Descargues). Quant à la présence de Ph