Menu
Libération
Critique

Un Max d'exaspération.Le Péruvien Afredo Bryce-Echenique, né en 1939, a enseigné à Montpellier comme le héros de «Noctambulisme aggravé». Mais ça lui a mieux réussi. Alfredo Bryce-Echenique, Noctambulisme aggravé, Traduit de l'espagnol (Pérou) par Jean-Marie Saint-Lu. Métailié, 262 pp., 115 F.

Article réservé aux abonnés
publié le 14 janvier 1999 à 23h09

Les romans d'Alfredo Bryce-Echenique ont toujours à voir avec

l'autobiographie exagérée. L'auteur de la Vie exagérée de Martin Romana (Points-Seuil) et Ne m'attendez pas en avril (Métailié) a une mémoire inventive et une propension à prendre ses désirs, fussent-ils rétrospectifs, pour la réalité. Né à Lima en 1939, le Péruvien passa une bonne partie de sa vie en France, en particulier à Montpellier où il enseigna à l'université au début des années 80, comme Maximiliano Guttiérez, le héros narrateur de Noctambulisme aggravé. Le titre montre bien cette volonté, loin de la déguiser, d'«aggraver» la réalité. Max et son créateur sont plus dans l'excès que dans la mesure.

C'est une autobiographie exaspérée que dicte l'interné du lit de la clinique où l'a conduit son exaspération exagérée. «Mon lit est le lieu de la terreur», dit-il pour faire comprendre au docteur Lanusse que c'est son intérêt de chercheur de le laisser retourner donner des cours à l'université. Le docteur Lanusse est un médecin qualifié d'«extrême droite», à l'origine en raison de sa voix, et dont Max soupçonne être le cobaye dans on ne sait quelle expérience. Max n'a pas plus de chance avec l'extrême gauche. Nieves Solorzano, vite surnommée «l'ogresse», est une exilée chilienne, collègue de Max à l'université. Elle s'offre grossièrement à lui. Dans son combat contre elle, le narrateur en viendra à imaginer de façon convaincante que c'est par erreur qu'on l'a fait sortir du Chili, qu'elle méprise intellectuellement