Si l'on voulait vraiment trouver la source, il faudrait remonter
très loin. A un article de la Revue de métaphysique et de morale, publié en" 1888, dans lequel André Lalande exprime le dessein d'élaborer un dictionnaire qui eût rendu visible tant l'«unité de la philosophie» que l'homogénéité de son langage. Et à la mobilisation de la Société française de philosophie, créée à cette occasion, qui «portera» le projet et, au bout de vingt ans, le mènera à terme. Le Vocabulaire technique et critique de la philosophie de Lalande paraît en effet sous forme de fascicules entre 1902 et 1923. Repris en volumes, il connaîtra sans cesse des remaniements, jusqu'à la dix-huitième réédition de 1996, et sera à la philosophie ce que le «Gaffiot» est au latin, le «Bailly» au grec ou le «Laplanche et Pontalis» à la psychanalyse.
Dès le début dès années 70, il apparaît toutefois que le Vocabulaire a rempli sa tâche et qu'un autre outil est nécessaire pour rendre raison non seulement de la multiplication des démarches philosophiques mais également des nouvelles ramifications des savoirs, de l'invention de nouveaux langages, de la complexification des théories scientifiques, etc. C'est Emile Namer, qui, en 1975, lance l'idée d'une Encyclopédie, qui, sans vouloir «enterrer» Lalande et son vénérable Vocabulaire, eût plutôt regardé du coté de Diderot et de d'Alembert. Programme grandiose, qui, quand se profilent les montagnes de difficultés techniques, doit cependant réduire ses dimensions. Namer disp