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Libération
Interview

Olivier Py «Du théâtre, de la politique, mais pas du théâtre politique»

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En 1995, le metteur en scène avait fait la grève de la faim contre l'apathie.
publié le 22 janvier 1999 à 23h16

Depuis septembre dernier, Olivier Py (33 ans) est directeur du Centre dramatique national d'Orléans. Après avoir écrit et mis en scène, ces dernières années, deux spectacles épiques au long cours (la Servante et le Visage d'Orphée), il en prépare un nouveau pour l'an prochain. En attendant, il explore d'autres formes de théâtre, en prise directe sur l'actualité. C'est ainsi que, depuis son installation à Orléans, il a déjà réalisé deux travaux «à chaud», l'un sur les sans-papiers, l'autre sur la séance au printemps dernier du conseil régional du Centre, qui avait vu l'élection ­ et la démission­ d'un président soutenu par le Front national. Cette veine politico-satirique était déjà en germe dans Apologétique (1996), un spectacle entièrement construit à partir d'extraits d'éditoriaux de directeurs de théâtre. Requiem pour Srebrenica a été créé à Orléans au début du mois.

Pourquoi avez-vous choisi le mot «requiem»?

Un requiem, c'est d'abord un chant pour que les morts reposent en paix. Nous avons voulu faire un documentaire théâtral sur avant, pendant et après la chute de Srebrenica. Je voulais faire un théâtre qui recouvrirait des actes politiques. C'est du théâtre, c'est de la politique, mais ce n'est pas du théâtre politique. Nous avons mis un an à réaliser le montage. Je le voulais court et concis, le plus pédagogique possible. Et en même temps extrêmement hétérogène, puisqu'il s'agit d'un collage de dizaines de textes. On est parfois dans le témoignage, et il faut alors en éliminer le spectaculaire, mais parfois aus