Comme souvent chez Manara, c'est une histoire de filles, et, comme
souvent chez Manara, les vêtements ne constituent pas l'essentiel du dessin. Quelquefois, une future «cochonne» a bien un T-shirt moulant au-dessus de son slip mais ce n'est jamais pour longtemps, ces vains ornements lui pèsent. Le Piège est ouvertement une affaire de voyeurisme organisée par un sponsor pour faire fonctionner son site Internet. Et, sur le Web, il n'y a pas le son, de sorte que Wendi et Wilma peuvent ouvrir leur bouche pour dire les choses les plus abominables (c'est-à-dire des paroles non sexuelles, se plaindre de leur boulot, par exemple) pourvu que ce soit avec le sourire. Mais montrer leur visage, aussi gai qu'il apparaisse, ne suffit évidemment pas. Leur slip et leur T-shirt leur pèsent très vite et elles s'en débarrassent à la satisfaction générale (la leur, celle du sponsor et celle des clients). Cette forme de prostitution n'a que des avantages: «Les putes font un boulot plein de risques: violences, maladies" Nous, on a aucun contact"»
L'univers de Manara est érotique, au sens où on oppose l'érotisme à la pornographie. Rapidement, apparaît une troisième fille, la soeur d'une des deux premières, qui s'exhibe aussi volontiers. Elle dit fuir Vlad, un ténébreux garçon qui est un acteur de talent, un amant formidable mais qui quelquefois en fait un peu trop dans le genre humilier sa partenaire. Elle raconte sur une dizaine de pages les diverses scènes qu'elle a subies. «J'ai un souvenir ass