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Libération
Critique

Mêlée sanglante. Un thriller rugbystique de Pascal Dessaint, qui a le sens du placement. Pascal Dessaint. Du bruit sous le silence. Rivages/Noir, 340 pp., 59 F.

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publié le 4 février 1999 à 23h36

Le rouge et le noir sont les couleurs du «Racing Club toulousain» de

Pascal Dessaint. Elles collent bien au septième roman de l'intéressé. Mieux encore qu'à ses précédentes publications qui exsudaient pourtant déjà le sang, le désespoir, la poisse, la douleur, et la tentative d'exister malgré tout, alors que la folie forcément rôde.

Du bruit sous le silence commence gaillardement, dans la roue de Maurice Tamboréro. Au lendemain d'une victoire en demi-finale du championnat de France de rugby, le demi de mêlée du Racing se rend à vélo au traditionnel décrassage. Il est plein d'allant, Maurice, parce que Toulouse va gagner la finale, il n'en doute pas, il en virevolte déjà au carrefour de la rue d'Alsace et du boulevard de Strasbourg. C'est exactement là que le cueille une balle, en plein coeur. A cette intersection se croisent aussi les trajectoires de Benoît Terrancle et d'Elie Verlande. Le premier, capitaine de police, est tout retourné: natif du coin, ancien rugbyman, il a joué au côté du grand Tamboréro. Le second, commissaire principal fraîchement muté de Dunkerque, fait à peine le distinguo entre foot et rugby. Propulsé sur ce terrain inconnu, il va devoir s'en remettre à Terrancle.

Jalousie, fric, dopage, vengeance? Va-et-vient entre les deux flics, Du bruit sous le silence va envisager peu à peu tous les mobiles de ce meurtre. Pascal Dessaint, Toulousain d'adoption grandi dans le Nord, plonge dans un milieu dont il est familier (il a notamment chroniqué le Tournoi des ci