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Critique

Le temps qui arrive à l'heureDu zodiaque au mois du Canard, de l'Antiquité à nos jours, l'aventure de la mesure du temps au fil du récit de l'Américain David Ewing Duncan. David Ewing Duncan. Le Temps compté, le Temps conté. Traduit de l'anglais par Hughes de Giorgis. NiL Editions, 344 pp., 139 F.

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publié le 18 février 1999 à 23h47

Romulus, le premier roi mythique de Rome, ne savait compter que

jusqu'à dix, et, aux dires d'Ovide, «connaissait les armes mieux que les astres». Aussi voulut-il que l'année fût lunaire, et durât ce que dure le séjour d'un enfant dans le ventre de sa mère. Pour baptiser les mois, il fit d'abord un effort: au premier, il donna, par référence au dieu de la guerre, le nom de Mars, au deuxième, aprilis, celui du sanglier (aper), à maius celui de la déesse autochtone Maia, à iunius celui de Junon. Puis il se lassa, et donna seulement un numéro aux mois suivants: quintilis (5e), sextilis (6e), september (7e), october (8e), november (9e) et december (10e). Il ne prit pas davantage la peine d'attribuer un nom particulier à chaque jour du mois: il ne désigna que le premier (calendes), le cinquième ou le septième (nones) et le jour du milieu (ides), laissant à chacun le loisir de prendre rendez-vous «le V de nones» (quatre jours avant nones) ou «le III des ides» (deux jours avant ides). Vers l'an 700 av. J.-C. (soit l'an 47 a.U.c., si l'on compte ab Urbe condita, «depuis la fondation de Rome»), son successeur Numa Pompilius ajouta au calendrier un mois dédié à Janus (janvier, ianuarius) et un autre consacré aux purifications (février, februarius, de februum, purifiant), ce qui porta l'année lunaire ordinaire à 354 jours, puis, vu l'aversion superstitieuse pour les nombres pairs, à 355.

On n'avait pas fini de se décarcasser pour, du temps des saisons et des fêtes, des offices religieux e