Romulus, le premier roi mythique de Rome, ne savait compter que
jusqu'à dix, et, aux dires d'Ovide, «connaissait les armes mieux que les astres». Aussi voulut-il que l'année fût lunaire, et durât ce que dure le séjour d'un enfant dans le ventre de sa mère. Pour baptiser les mois, il fit d'abord un effort: au premier, il donna, par référence au dieu de la guerre, le nom de Mars, au deuxième, aprilis, celui du sanglier (aper), à maius celui de la déesse autochtone Maia, à iunius celui de Junon. Puis il se lassa, et donna seulement un numéro aux mois suivants: quintilis (5e), sextilis (6e), september (7e), october (8e), november (9e) et december (10e). Il ne prit pas davantage la peine d'attribuer un nom particulier à chaque jour du mois: il ne désigna que le premier (calendes), le cinquième ou le septième (nones) et le jour du milieu (ides), laissant à chacun le loisir de prendre rendez-vous «le V de nones» (quatre jours avant nones) ou «le III des ides» (deux jours avant ides). Vers l'an 700 av. J.-C. (soit l'an 47 a.U.c., si l'on compte ab Urbe condita, «depuis la fondation de Rome»), son successeur Numa Pompilius ajouta au calendrier un mois dédié à Janus (janvier, ianuarius) et un autre consacré aux purifications (février, februarius, de februum, purifiant), ce qui porta l'année lunaire ordinaire à 354 jours, puis, vu l'aversion superstitieuse pour les nombres pairs, à 355.
On n'avait pas fini de se décarcasser pour, du temps des saisons et des fêtes, des offices religieux e