Une femme quitte un homme, situation d'une extrême banalité. Mais
est-ce jamais si simple? Quelle femme quitte quel homme? Et ne serait-ce pas lui qui s'est éloigné le premier? Le narrateur de Silence en octobre est historien d'art après avoir été chauffeur de taxi quand il achevait ses études. La femme s'appelle Astrid, elle a surgi dans son taxi et dans sa vie une nuit, un petit garçon à la main qui a maintenant une demi-soeur. «Cela fait un mois qu'elle est partie. Je n'ai pas eu de ses nouvelles. La seule trace dont je dispose, c'est le relevé que j'ai reçu de la banque et qui montre les mouvements sur notre compte joint. Elle a loué une voiture à Paris et utilisé sa Mastercard en cours de route, à Bordeaux, Saint-Sébastien, Saint-Jacques-de-Compostelle, Porto, Coimbra et Lisbonne, cette même route que nous avions empruntée cet automne-là.»
Né à Copenhague en 1959, Jens Christian Grøndahl a publié neuf romans. Silence en octobre, le deuxième traduit après Eté indien (Serpent à plumes), raconte les souvenirs et les réflexions que suscite chez le narrateur le départ d'Astrid. Petit à petit, c'est toute leur vie commune qui est reconstituée, puis la vie individuelle du héros, distincte, son enfance avec ses parents absents et son propre déménagement (comme sera définie une fugue), ses autres histoires d'amour. «Chaque fois que nous mangions avec les enfants, chaque fois que nous faisions l'amour, nos paroles, nos sourires et nos gestes comprenaient tous les soirs et les nuit