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Libération

Le gay pari.Guillaume Dustan, énarque destroy, lance chez Balland un «rayon gay» qui veut torpiller l'intelligentsia pédé.

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publié le 25 février 1999 à 23h53

Comme le Christ auquel il se compare volontiers, Guillaume Dustan en

a assez de se faire cracher à la gueule. Parce que, curieusement, ce n'est pas dans la presse généraliste que son «rayon gay», la première collection du genre en France, lancée par Balland, est mal accueilli, mais dans la communauté homosexuelle parisienne dont les fanzines l'ont assassiné . Aussi bien, le but de sa collection n'est pas de promouvoir l'homosexualité auprès d'un public hétéro mais de torpiller l'intelligentsia pédé qui selon lui confisque le pouvoir, ceux qu'il appelle les «pédales homophobes de droite» et dans lesquelles il range évidemment «le pédé de service» de Libé venu l'interviewer. On est loin des préoccupations américaines: il ne s'agit pas de publier les homos soumis à une censure idéologique , mais de la part de leurs «frères»: «La fratrie est un très mauvais modèle, y'a qu'à voir la communauté gay où tout le monde s'entretue. Il faudrait que les gens se disent qu'ils pourraient être des pères et des mères.» Dustan promet ainsi de ne pas être un «père castrateur» pour les écrivains avec lesquels il travaille mais une «mère bienveillante».

La première livraison du rayon gay comprend deux essais de femmes américaines (l'excellent Peau de Dorothy Allison, chroniqué dans le Libération du 21 janvier dernier, et Monologues du vagin, montage à la fois drôle et déchirant de témoignages de femmes sexuellement aliénées et à qui leur classe sociale «ferme l'accès à la psychothérapie ou à d'aut