Les débordements de sa vie privée, implacablement médiatisée depuis
quelques années, n'ont pas été sans effets sur l'oeuvre de Patricia Cornwell. Le parcours de son héroïne Kay Scarpetta, dont l'existence, également dissipée, n'a, depuis 1990 - date de parution de Postmortem - cessé d'évoluer en parallèle avec la sienne, en a forcément subi le contrecoup littéraire. Mais voici qu'avec Combustion, le dixième roman de Cornwell, un équilibre paraît retrouvé. Dès les premières pages, le lecteur reprend pied dans l'univers familier de Richmond (Virginie), à présent nanti de quelques clefs lui permettant de décrypter le subtexte. Encore que Cornwell ne se montre guère avare en confidences détournées, prenant prétexte des rapports complexes nés entre Scarpetta et sa nièce Lucy, qui vient de quitter le FBI en raison de son homosexualité: «Lucy, tu n'as pas à plaider ta cause devant moi. - Ma vie privée ne devrait pas être un sujet de plaidoirie.» A bon entendeur...
L'intrigue, sournoisement, s'ingénie à mêler aux ingrédients du mystère des réflexions qui lui confèrent un sens inespéré. Kay est amenée à enquêter sur l'incendie sûrement criminel qui a ravagé la propriété de Kenneth Sparkes, un richissime patron de presse du Sud. Simultanément, Carrie Grethen, une psychopathe apparue dans les épisodes précédents de la saga, s'évade de sa prison new-yorkaise, semant la terreur dans l'esprit de Scarpetta, car elle rend publique sa liaison avec Lucy... Le travail de Kay se complique d'une