Montréal envoyé spécial
Le premier roman de Robert Charlebois raconte la rencontre dans un avion entre l'Europe et la Guadeloupe d'un chanteur priapique qui paraît un double de l'auteur et de sa voisine de siège qui s'y connaît en littérature érotique. Autant en jeux de mots qu'en petites fantaisies sexuelles, Robert Charlebois s'en permet beaucoup. «On spermait tout, mais pas n'importe quand ni n'importe où» est le titre du huitième chapitre.
On n'a pas l'impression que vous ayez été impressionné par le poids culturel qu'on prête souvent à la littérature.
Je ne me prends pas pour un successeur de Dostoïevski. Je n'ai aucune prétention avec ce livre que de distraire le petit monde ordinaire. Je viens de rencontrer une fille qui m'a dit: «Je suis tombée dedans comme dans une boîte de chocolats.» Une grosse cochonne, miam-miam. Un garçon m'a dit qu'il riait tout seul en lisant dans le métro, alors une fille lui a souri, et tout s'est passé comme dans le livre mais dans le métro au lieu d'un avion. Ça fait plaisir. Le livre est numéro un des ventes, on retire déjà après douze mille exemplaires, c'est énorme pour le Québec [le roman y est édité par les éditons Stanké, ndlr]. Je ne m'illusionne pas, mais, si le livre n'était pas bon, il ne se vendrait pas. Il y a eu plein de pub sur celui de Kadhafi et il n'a pas marché.
Vous avez mis longtemps à l'écrire?
Pas trop. Deux mois à trois heures par jour, pour moi c'est beaucoup. C'est comme au golf, j'aime bien les drives, les long shots