Montréal envoyés spéciaux
L'an dernier, le Brésil et ses 180 millions d'habitants avaient été représentés au Salon du livre de Paris, dont ils étaient les invités, par une trentaine d'écrivains. Cette année, 7 millions de Québécois envoient plus de 60 écrivains officiellement invités, puis plus de 130 qui voyageront aux frais de leur éditeur ou aux leurs propres. Les listes de ceux qui ont été invités par la France et ceux qui l'ont été par le Québec ont été mêlées pour qu'on ne sache plus qui est l'hôte de qui. Avec les autres membres du milieu du livre, la délégation québécoise à Paris pourrait s'élever à 500 personnes. Certains trouvent cette foule grotesque. Une si riche sélection n'en a pas moins donné lieu à de sévères disputes qui en disent long sur les conflits qui traversent l'édition québécoise et dont a rendu compte Marie-Andrée Chouinart dans le Devoir, quotidien de Montréal.
Au centre de tout, il y a Pascal Assathiany. A 52 ans, ce Français, installé au Québec depuis plusieurs décennies, cumule «trois plein temps». Il dirige à la fois Boréal, maison d'édition réputée qui publie 70 titres par an, et Dimédia, entreprise de diffusion au chiffre d'affaires annuel de 20 millions de dollars (quatre-vingts millions de francs) qui s'occupe en particulier des livres du Seuil dont Pascal Assathiany fut un temps le directeur commercial à Paris. Il est, en outre, le président de l'Association nationale des éditeurs de livres (Anel). C'est peu de dire que cette triple casquet