Bernard Assiniwi est né Lapierre en 1935 à Montréal, dernier enfant d'une famille de neuf, fils de Joseph Zéphirin Léonidas Lapierre, un Indien hors réserve originaire du lac Tapini dans les Laurentides, et d'une mère canadienne-française. Il a été élevé dans la grande banlieue sud, appelé «le gros nègre» par ses camarades de classe. «Les livres d'histoire décrivaient les Amérindiens comme des sauvages sans écriture, sans religion. Lorsque, plus tard, j'ai constaté les faussetés qu'on inculquait, j'ai eu envie de vomir.»
Bernard Lapierre fait des études de chant classique. «Si j'avais eu mon patronyme amérindien, je n'aurais pas pu aller à l'université.» Dans le souci de trouver une identité, il tente l'expérience du théâtre et découvre l'écriture. En 1959, Bernard Lapierre part à sur la rive sud de l'estuaire du Saint-Laurent à la recherche des siens. Il accole alors le nom d'Assiniwi (l'authentique patronyme de son père) à celui dont il a hérité à sa naissance. Mais on lui suggère de «ne pas trop insister» sur son appartenance indienne. Cinq ans plus tard, il rentre en ville et ne s'appelle plus que Bernard Assiniwi. «Dans la famille, c'est le schisme. Trois enfants revendiquent leur identité amérindienne, six autres affirment leur appartenance au monde des Blancs.»
En 1971, Assiniwi écrit Anish-nah-bé, contes adultes du pays algonkin, et enchaîne avec une trentaine d'ouvrages qui vont du conte pour enfants au manuel d'histoire en passant par le roman historique. Depuis prè