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Interview

VLB ramène ses fraises

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Né en 1945, Victor-Lévy Beaulieu est un vrai créateur. Aussi bien en littérature qu'en téléromans, en business culturel, en cueillette de fruits et en collection de chapeaux.
publié le 18 mars 1999 à 0h11

Trois-Pistoles envoyé spécial

VLB, comme on appelle ici Victor-Lévy Beaulieu, né en 1945, est le grand personnage de la littérature québécoise. A Trois-Pistoles, au nord-est de Québec, entre Rivière-du-Loup et Rimouski, il habite une maison silencieuse entre autoroute et voie ferrée (l'isolation thermique doit aussi protéger du bruit) donnant sur le Saint-Laurent, ici si large que les habitants le nomment «la mer». C'est dans sa propre maison que fonctionnent les éditions Trois-Pistoles qui emploient une seule autre personne que lui et dont, sur les presque quatre-vingts livres publiés, trente-cinq sont les premiers tomes des oeuvres complètes de VLB aujourd'hui prévues pour en comporter soixante-deux (comme il écrit deux livres par an, ça augmente sans cesse, quoique ses téléromans n'y soient pas recueillis). Il a racheté les droits de tous ses livres pour pouvoir les publier tous semblablement, avec la même typographie. Dans Trois-Pistoles même, il y a un complexe VLB (fermé l'hiver), avec un musée où on consulte ses manuscrits, une galerie d'art, une salle de théâtre, un bar-restaurant, une librairie de livres anciens, tout un espace qui accueille l'été vingt-cinq mille personnes à six dollars (vingt-quatre francs) l'entrée. Le chiffre d'affaires des éditions VLB est d'un million de dollars canadiens par an (quatre millions de francs), mais l'ensemble des activités de l'écrivain générerait pour la région un chiffre d'affaires annuel de trois millions de dollars (douze mill