On avait l'intention d'évoquer cette semaine le livret de Sami Naïr
expliquant à sa gamine l'immigration, dans la très oecuménique collection de manuels d'éducation civique à destination des petits enfants que publient les éditions du Seuil. Considérant l'environnement balkanique et l'extrême confusion qu'il génère dans le discours du MDC (1), on a décidé de s'abstenir de Naïr. A sa place, deux représentants de deux générations issues de ladite immigration.
Rachid Djaïdani a fait, paraît-il, un bon numéro chez Pivot et, conséquemment, un best-seller avec son Boumkoeur, dont la quatrième de couverture nous apprend pêle-mêle que l'auteur a 25 ans, qu'il est français d'origine algéro-soudanaise et tout à la fois «boxeur, comédien et écrivain». Dans cet ordre-là. Ne l'ayant jamais vu sur un ring non plus que sur une scène, j'ignore absolument ce que vaut Djaïdani comme boxeur ou comme comédien, mais, pour son écriture, elle a ce qu'il faut pour séduire le marché ethno-social-chrétien quand celui-ci s'amuse à se faire peur. Sous les auspices des rappeurs du groupe NTM, qui l'exerguent, Djaïdani tchatche (2) une esquisse de vague embrouille, sur fond brouillon et apolitique de cité non identifiée. Les aventures anecdotiques d'un échantillon de locaux y établissent banalement le portrait-robot du sauvageon en Nike et verlan, tel que les animateurs télé et le ministre sus-évoqué les aiment (3).
Tout ça, qu'on sait hélas! par coeur, est de peu d'intérêt, mais on avait compris que l'écri