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Libération
Interview

Touva très bien M. TschinagLes souvenirs d'une enfance nomade dans la steppe de Mongolie, par le seul écrivain touva, de culture orale, et qui écrit en allemand. Rencontre . Galsan Tschinag Ciel bleu. Une enfance dans le Haut-Altaï Traduit de l'allemand par Dominique Petit. Anne-Marie Métailié, 180 pp., 50 F.

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publié le 15 avril 1999 à 0h44

Oulan-Bator envoyé spécial

Capitale de la Mongolie, Oulan-Bator n'a plus de soviétique que d'imposantes architectures fantômes et l'imputrescible statue de Lénine dans un square adjacent à l'hôtel le plus cher de la ville et dont les abords servent de point de ralliement estival aux prostituées. Le soviétisme semble avoir glissé sur la peau des Mongols comme une vieille crasse partie au premier lavage. On ne compte plus les clubs, les cafés, les restaurants qui se sont ouverts en ville: deux Corses de Propriano ont même arrêté là leurs errances pour ouvrir un Café de France. Mais, entre telle usine ultramoderne de cachemire qui fait commerce et fortune avec les meilleures marques du monde et les SDF qui vivent sous terre dans les canalisations du chauffage urbain, l'écart est grand.

Oulan-Bator est un carrefour chaotique entouré de monta-gnes dont la périphérie mêle les yourtes aux baraquements. C'est un patchwork de peuples qui concentre l'essentiel de la population (2,3 millions d'habitants au total) d'un pays grand comme trois fois la France, où l'on compte plus de chevaux que d'hommes. Au Musée historique refait à neuf, une galerie présente, en costumes, la théorie des peuples mongols. Il y a là les Dorvid, les Torguud, les Myangad, les Dariganga, les Barga, les Uzemchins et bien d'autres. Mais il n'y a pas de Touvas. Or, Galsan Tschinag, qui vit à Oulan-Bator six mois sur douze, est l'écrivain du pays touva et, sur son passeport mongol, calqué sur celui des Russes, il a é