D'abord, commencer par de très longues enquêtes: dans les prisons californiennes, les entrepôts frigorifiques, la bonne société d'Atlanta, les footballeurs professionnels et la bourgeoisie noire. Ensuite, raconter ces enquêtes sous forme de reportages-nouvelles, selon les techniques du nouveau journalisme: scénarisation, points de vue multiples et foultitude de détails. (Sans oublier de traiter un ou deux problèmes de société: explosion du secteur immobilier et tensions raciales dans une ville du Sud). Enfin, trouver un fil conducteur . Au bout, vous avez le best-seller annoncé de Tom Wolfe: Un homme, un vrai, un poids lourd éditorial lancé comme un livre des records: 800 pages! 2 kg! Dix ans de travail! «La totalité de la société américaine dans une unique oeuvre d'art!»
Pour réussir à caser ses reportages des dix dernières années, Tom Wolfe nous raconte trois histoires à la fois: la chute financière et la rédemption spirituelle de Charlie Croker, promoteur immobilier, parvenu sudiste et ex-vedette de football américain. Les manoeuvres subtiles du brillant maire noir d'Atlanta pour éviter l'implosion raciale de la ville et se faire réélire. Et le destin exemplaire et improbable de Conrad Hensley, jeune pauvre bien sous tous rapports qui découvre Epictète en prison et finit directeur de conscience de Croker. Malheureusement, cette énorme machine ne démarre jamais tout à fait et s'interrompt brutalement parce que, quand même, 800 pages, ça suffit.
Les recettes de base du nouvea