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Libération
Critique

Un bain de McBain, Quarante-neuvième épisode de la saga new-yorkaise des flics du «87e District» qui ressort en version intégrale. Par un des derniers nababs du genre. Ed McBain, La Cité sans sommeil, Traduit de l'américain par Jacques Martinache. Presses de la Cité, 310 pp., 120 F. 87e District, Tomes 1 et 2, sept romans par volume, Omnibus, 950 pp. chacun, 145 F.

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publié le 29 avril 1999 à 0h30

Copie conforme de l'île de Manhattan, Isola constitue le décor d'une

des ultimes mythologies du roman policier, imaginée en 1956 par l'écrivain Evan Hunter, devenu pour l'occasion ­ et entré peu à peu dans la légende du «noir» sous ce nom ­ Ed McBain. Le quarante-neuvième épisode de la saga du 87e District, la Cité sans sommeil, vient de paraître, et le miracle à nouveau s'accomplit: avec un art consommé du récit, émouvant, grave et drôle à la fois, McBain tresse les différents «courants» de son intrigue, celle tout à la fois d'un polar au sens strict et d'une comédie de moeurs toujours recommencée.

Les acteurs de l'histoire nous sont connus depuis belle lurette: Steve Carella, flic au grand coeur dont la femme, ravissante, est sourde et muette, Meyer Meyer, Cotton Hawes, Andy Parker, Dave Murchison, Alf Miscolo, Bert Kling" Ils sont entrés en scène dès le premier roman de la série, Du balai, paru dans la Série noire en 1956, puis émigré quelque temps dans la collection «Un mystère» avant de se voir à nouveau soumis au traitement discutable des traducteurs de Marcel Duhamel. Ils nous reviennent aujourd'hui dans leur chronologie et dans une version intégrale, la seule capable de nous permettre de mesurer le talent de McBain. La vie quotidienne des flics du 87e District diffère en effet passablement du stéréotype imposé par le cinéma et la télévision. Les quarante-neuf épisodes de cet étonnant feuilleton ont en commun d'être, sinon le reflet de la vie, du moins l'exacte bande-so