La crise que traversent les Presses universitaires de France (PUF)
est entrée dans sa seconde phase avec l'adoption lundi soir par le conseil de surveillance de l'entreprise du plan de restructuration mis au point par l'actuel directoire (cf. Libération d'hier). Dû à des pertes répétées depuis 1990, ce plan prévoit donc la fermeture dès septembre prochain de la librairie du boulevard Saint-Michel à Paris et le licenciement de son personnel, l'arrêt progressif de l'activité de distribution, et enfin le changement de structure juridique de l'entreprise et l'entrée d'actionnaires extérieurs dans le capital de la nouvelle entité qui sera mise en place. Des mesures drastiques pour venir à bout d'une crise profonde: selon l'actuel président du directoire Michel Prigent, promoteur de ce plan, il n'y avait pas d'autre solution. «A crise forte, solution forte, explique-t-il. Nous affrontons depuis presque dix ans une triple crise: une baisse importante et persistante du marché des sciences humaines, une crise des métiers de l'édition et une crise de financement. En Bretagne, nous avons soit la tempête, soit le brouillard. Mais là, nous avons tout en même temps, la tempête et le brouillard, ce qui rend la navigation extrêmement difficile.»
Lundi soir, deux des sept membres du conseil de surveillance, représentant les quelque 4 000 sociétaires qui composent l'actuelle société coopérative des PUF, ont refusé d'approuver ces métaphores maritimes (d'autres les ont votées «la mort dans l'âm