Boston, on croyait connaître un peu. Il y avait déjà eu quel-quesp rivés pour nous balader en ville. Les quartiers se tenaient assez convenablement, les gens paraissaient bien élevés et les crimes se passaient souvent chez les yuppies ou dans la bonne société. On était loin de Los Angeles, loin du Bronx, loin de Miami. Même les détectives étaient bien habillés. Il a fallu que Dennis Lehane casse tout ce beau décor. Fini le Boston BCBG. Le sien est un autre coin du grand ring américain. Guerre des gangs, violences raciales, corruption, drogue, pédophilie » un fameux cocktail, de ceux qui explosent quand on les chahute .
Deux détectives privés (un homme, une femme) se voient chargés par deux influents sénateurs de retrouver une femme de ménage disparue en emportant des documents relatifs à un projet de loi contre la violence urbaine. Les deux parlementaires ont l'air d'être d'honnêtes représentants de la gauche américaine. Les deux privés sont aussi des «libéraux». Ils auraient donc pu s'entendre. Mais les seconds découvrent que les documents soustraits ont plus à voir avec la pédophilie qu'avec la guerre des gangs. A peine ont-ils fait cette découverte que Boston devient comme enragée. Car elle n'est pas si différente des autres grandes villes américaines. Certes, elle ne brûle pas encore, mais «le feu y couve en attendant le jet d'essence qui arrosera les braises», tandis que «nous écoutons des politiciens qui alimentent notre haine et notre étroitesse d'esprit, qui nous dise