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Libération

Face aux piles. Aimé et Zazie.Aimé Jacquet. Ma vie pour une étoile. Robert Laffont/Plon, 301 pp., 129 F.

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publié le 10 juin 1999 à 23h27

De la dernière page du «récit recueilli par Philippe Tournon» (1),

autobiographie parlée de l'entraîneur-sélectionneur de l'équipe nationale devenue, le 12 juillet dernier, championne du monde de football, citons la phrase ultime, en forme d'ambitieuse épitaphe: «Que l'on dise plus tard, en parlant d'Aimé Jacquet: cet honnête homme a bien fait son travail. Et tout sera dit»; et que, concernant cet homme honnête, tout soit dit avant de passer à ce qui le concerne moins et qui nous concerne plus, nous autres qui ne répugnons pas à pousser du pied des ballons ludiques ni à jouir du spectacle de professionnels en la matière plus qualifiés; nous autres qui lisons des livres. Allons-y.

Dans ces pages dévolues à la littérature et dans ces colonnes plus souvent consacrées à son économie, c'est de morale civique qu'on voudrait parler, en rappelant en catastrophe deux ou trois choses que l'on sait d'elle ­ de l'idée que l'on s'en fait. Pas de la morale d'Aimé Jacquet ­ d'où l'homme parle, elle n'est pas en cause (2) ­, mais de celle d'une entreprise normalement, impitoyablement marchande, quand lui prêtent la main de plus inattendus acteurs, pour entretenir la confusion de tous les genres. Par ordre d'entrée en scène, vendredi dernier, ces acteurs avaient nom Michel Drucker et Bernard Pivot, dans une mise en scène de France 2, chaîne de télévision de service public.

C'est quelque chose que la télévision de service public (3), et un vecteur puissant dans ce qu'elle est censée identifier d