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Libération

Post-scripteur.

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publié le 2 septembre 1999 à 0h39

Né à Lyon, en 1949, «à la suite des manipulations habituelles»,

Antoine Volodine considère que sa véritable naissance coïncide avec la publication de son premier roman: Biographie comparée de Jorian Murgrave (Denoël, 1985). Il a enseigné le russe pendant quinze ans et a séjourné plusieurs années en Asie du Sud-Est, dont deux ans à Macao. De ses expériences exotiques, il a retiré un amour immodéré pour la cuisine thaïlandaise et pour l'Opéra de Canton. Peut-être aussi en a-t-il profité pour basculer définitivement dans un ailleurs culturel où l'Occident joue un rôle mineur.

Univers parallèles, voix d'écrivains surgis de prisons et de camps, interrogatoires, livres secrets, voyages lointains et passions lumineuses font le quotidien des personnages qui ont succédé à Jorian Murgrave. Les livres de Volodine constituent une «colonisation de territoires romanesques et imaginaires, vierges», entreprise qu'il a baptisé: «post-exotisme». Publiée chez Gallimard en 1998, le Post-Exotisme en dix leçons, leçon onze offre, sous le biais de la fiction, l'histoire et la théorie de ce mouvement littéraire. De 1977 à 2018, c'est plus de 343 volumes dont Volodine a établi la bibliographie. Ils sont dus à des écrivains au passé révolutionnaire dont certains même ont été retournés et ont trahi. Enfermés depuis des dizaines d'années dans un quartier de haute sécurité, isolés les uns des autres, ils ont créé une littérature clandestine orale et écrite.

Le post-exotisme, tout en affirmant la mort du