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Libération
Interview

«La réalité en fait trop, il faut la calmer»

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publié le 16 septembre 1999 à 0h41

Jean Echenoz, merci d'avoir accepté de répondre à nos questions"

Ah! Questions-réponses? Bon, si vous voulez, mais je ne suis pas certain de bien m'en tirer, vous n'enregistrez pas? Non, oui, c'est mieux, vous arrangerez tout cela. Non, je ne suis jamais allé au pôle Nord. Non, je ne pense pas être cardiaque, mais sur ces choses, je me suis documenté. Oui, du divorce, j'ai une petite expérience. Attendez, pas toutes les questions en même temps. Non, je ne pense pas écrire des romans policiers, oui, si vous voulez, dans Je m'en vais il ya une escroquerie, un vol et même un crime de sang, Le Flétan, s'appeler Le Flétan et finir congelé dans un camion frigo, c'est un nom que j'ai repêché dans une nouvelle, une nouvelle ancienne, si l'on peut dire, dont je n'ai conservé que ce nom. Et un policier, certes, Supin, mais là aussi, c'est pour le plaisir du nom, Supin, et pour parler de supination, page 164, la supination est le contraire de la pronation, reconnaissez que c'est assez difficile à placer dans un roman, non? L'intrigue est résolue, à la fin, bien sûr, mais dans un roman policier, on saurait comment, là, il y a tellement d'ellipses qu'il faut pas mal de bonne volonté pour trouver cela vraisemblable, de temps à autre je donne un détail, un numéro d'immatriculation retenu dans la main d'un cadavre, mais il faut être fort comme Supin pour s'en tirer avec si peu. Moi, ce qui m'intéresse, c'est de brouiller les pistes, il suffit qu'il y ait une adhérence possible avec la réali