Pourquoi sans fin ces crises de larmes? Pourquoi sans raison ces
attaques de panique? Ce vide de désirs et de jouissance, cette haine de soi, ces manies insensées, ces obsessions, ces pulsions agressives, cette impossibilité de dire, de faire, d'être avec les autres? On peut qualifier ces questions d'existentielles, et chercher les réponses dans quelque exotique philosophie, des quêtes spirituelles ou d'encore moins raisonnables «croyances». On peut aussi estimer qu'elles exigent une «médecine de l'âme». Elle sont alors adressées tous azimuts au marabout, au guérisseur, à l'iridologue ou au musicothérapeute, au psychologue, au psychiatre, au psychanalyste. Les réponses obtenues, si elles s'obtiennent, ne sont évidemment pas les mêmes dans chaque cas. Si on écarte celles qui relèvent de la «patamédecine» ou de la simple charlatanerie, elles se réduisent à deux grands «types». Dans l'un, on considère que l'esprit ou le corps «ont» quelque chose une carence en vitamine B12, un déficit enzymatique, un dysfonctionnement endocrinien, un excès de dopamine, un défaut de sérotonine" qui a altéré leurs fonctions et de cette altération fait apparaître les symptômes. On cherche alors si l'on demande «qu'est-ce que j'ai?» a repérer la cause organique du mal, à la rendre inefficiente, ou, du moins à en effacer les manifestations par des médicaments. Dans l'autre, on estime que l'esprit et le corps sont ceux d'un sujet humain, d'un être subjectif, qui ne peut pas ne pas être confron