Professeur d'histoire contemporaine à l'université du Sussex, H.R.
Kedward avait déjà proposé, en 1989 une stimulante Naissance de la Résistance dans la France de Vichy (Champvallon, 1989) qui avait largement contribué à renouveler les problématiques. L'historien anglais récidive et se lance (deuxième volet de sa fresque) A la recherche du maquis.
Nombre d'ouvrages affirment que le maquis est né du STO (l'instauration du travail obligatoire poussant les réfractaires à la dissidence, février 1943). Le premier apport de Kedward est de montrer que ce schéma simpliste mérite quelques correctifs. Choyée par Vichy, la paysannerie tend dès 1942 à se détacher d'un régime qui lui impose taxations et réquisitions. La persécution antisémite, par ailleurs, transforme les campagnes en refuges nombre de ruraux accueillant les proscrits. Dès 1942, elles entrent donc en dissidence le STO ne faisant qu'amplifier cette fronde naissante.
Les maquis qui se constituent dans la France du Sud sont pourtant placés sous le signe de l'ambivalence. Chassés par les services répressifs, ils sont aussi chasseurs, puisqu'ils multiplient les coups de main contre les troupes allemandes. Nés d'une transgression de la légalité puisqu'ils désobéissent à Vichy , ils sont également source de légalité dans la mesure où ils s'efforcent d'imposer leur loi, en fixant les prix ou en punissant les trafiquants du marché noir. Faibles dans la mesure où les armes manquent cruellement , ils sont puissants car l