Menu
Libération

Soupe aux lettres. «Vous avez lu mes livres?»

Article réservé aux abonnés
publié le 23 septembre 1999 à 0h49

Dotée d'un patio des plus agréables et de portes dont la poignée est

posée à hauteur de Schtroumpf, la Maison des écrivains servait récemment d'asile à une réception donnée en l'honneur d'Elisabeth Roudinesco, auteur de Pourquoi la psychanalyse? Bien qu'absent, Balzac, remis à la mode par TF1, est l'une des vedettes de la soirée. Elisabeth Roudinesco, ne sachant s'il faut en rire ou s'en offusquer, rapporte une conversation interceptée sur Europe 1, au cours de laquelle Christine Bravo se serait plainte de la nullité de Balzac avec les femmes. La psychanalyste se lance alors dans une imitation de madame Hanska donnant du «tu viens chéri?» à l'auteur du Père Goriot. Bien qu'il ne soit pas encore sponsorisé par Bouygues, Guy Debord est également très présent dans les conversations, en attendant de l'être dans les librairies: une bio chez Plon, un volume chez Gallimard et édition, chez Fayard, de sa correspondance en six ou sept tomes, à raison d'un par an. Chez les vivants, l'essayiste Dominique Desanti assure le philosophe Jacques Derrida qu'elle a lu tous ses livres, «enfin, tous ceux que vous m'avez envoyés. Et vous, avez-vous lu les miens?». Elle lui enjoint de se rattraper sur sa prochaine parution, une biographie de Desnos. Dans un coin, Madeleine Chapsal, Sonia Rykiel et Régine Deforges, sûrement fédérées par l'amour du chocolat et du roux flamboyant, chuchotent comme trois copines fomentant un complot de cour de récré. Plus tard, en solo, Régine Deforges évoque le procè