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Libération
Critique

King catacombes Le Bartelby de Melville et la Rebecca de Daphné du Maurier sont les invités du dernier Stephen King . Mais«Sac d'os», qui noue les tripes et glace le coeur, est-il le dernier opus du roi de l'épouvante? Stephen King. Sac d'os Traduit de l'américain par William Olivier Desmond. Albin Michel, 600 pp.,150 F.

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publié le 30 septembre 1999 à 0h56

Le dernier roman de celui que ses fans, dans le monde entier,

nomment le King, s'ouvre sous l'invocation du Bartleby de Melville, «premier personnage existentiel de la fiction américaine», et de la Rebecca de Daphné du Maurier, devenue la référence obligée de tout récit pourvu d'une «maison fatidique». S'il est indéniable que le cottage en rondins des bords du lac Dark Score, dans l'Etat du Maine, où se déroule l'action, constitue bien le théâtre d'une succession étourdissante de manifestations surnaturelles, on ne voit pas trop le lien unissant le scribe inspiré d'Herman Melville et l'auteur de best-sellers sentimentaux dont Stephen King a fait le héros et le narrateur de Sac d'os. Comme souvent, le romancier le plus lu de la planète en fait un peu trop en matière de cautions littéraires, lui qui pourtant semble, au fil de ses trente et quelques romans, avoir pulvérisé tous les genres populaires pour en créer un nouveau, au point d'avoir presque étouffé sous lui un mode de récit fantastique plus traditionnel, illustré par des écrivains auxquels il ne cesse de rendre hommage: Robert Bloch, Richard Matheson, et, bien sûr Lovecraft. Mais c'est précisément sur les ruines hantées de la bonne vieille ghost story que le bouillant King, sevré de Comics et de séries TV du genre Twilight Zone, a bâti son royaume, dédié aux teenagers et à leurs fantasmes. Prolifique, il n'a pas toujours fait dans la dentelle, livrant cependant régulièrement d'authentiques chefs-d'oeuvre d'épouvante, co