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Libération

Soupe aux lettres. «La vie en hélico»

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publié le 30 septembre 1999 à 0h56

Pour fêter les dix ans de sa collection, La librairie du XXe siècle, au Seuil, Maurice Olender conviait à trinquer avec quelques légendes vivantes de son catalogue à la Maison de l'Amérique latine. Arrivé parmi les premiers, Jean Lacouture se réjouit d'être très occupé: le Monde, qu'en impeccable ambassadeur du Sud-Ouest il convertit au rugby voilà quelques années, lui a demandé de remettre sa plume au service des crampons le temps de la Coupe du Monde. Ce qui ne l'empêche pas de continuer d'assurer aux vendanges de Malagar (en hommage à son compatriote Mauriac), et ne trouble en rien la préparation du tournage du prochain Godard, pour lequel il incarnera un vieil historien, partageant l'affiche avec un Jean d'Ormesson lui-même distribué dans son increvable emploi de citateur de Chateaubriand. «C'est la vie en hélico», lâche-t-il, lelouchien. Autre écrivain passé à la presse (le JDD), Philippe Sollers est accueilli à grands cris par Maurice Olender: «Je me suis jeté sur le journal du Shabbat», s'exclame-t-il. Dans le jardin, tandis qu'un ange passe (déguisé en Freud, familier de l'endroit du temps qu'il appartenait à Charcot), Sollers émet des doutes sur la pérennité de sa pige dominicale, «mais j'aurai au moins eu la satisfaction d'avoir ma photo à la Une sous celle de Barthez!», se console-t-il. Lui qui met une dernière main à l'édition des dessins de Proust est emballé par l'Immense Solitude de Frédéric Pajak, choix de textes de et sur Nietzsche et Pavese illustrés par de