Menu
Libération
Critique

Vernant dans l'entre dieux . La mythologie grecque contée comme un roman pour, dans un idéal de modération, instruire les hommes sur leur place dans le monde. Jean-pierre Vernant, L'univers, les dieux, les hommes, Seuil, «Librairie du XXe siècle», 252 pp., 130F.

Article réservé aux abonnés
publié le 30 septembre 1999 à 0h56

Lorsqu'on pense aux mythes grecs, originaires de notre civilisation,

un bric-à-brac de noms, d'anecdotes, de références viennent en mémoire. Des dieux, des titans et des êtres humains s'y côtoient, s'aiment et se disputent dans un univers lui-même agité de forces obscures. Mais à moins d'en être un spécialiste, nous n'avons pas une vision globale de la mythologie grecque. Jean-Pierre Vernant comble cette lacune en publiant l'Univers, les dieux, les hommes.

Le titre devait être Il était une fois, par allusion à son origine: celle des récits narrés par l'auteur à son petit-fils. Ce livre a conservé la fraîcheur et la simplicité des narrations romanesques. A l'exception d'un glossaire et d'un avant-propos, nul appareil savant ne vient alourdir le tissu habilement cousu d'anecdotes éparpillées dans l'archive grecque, et qui constituent le corpus même de la mythologie. Celle-ci devient la matière d'un roman chargé de consonances policières, prend des allures de science-fiction, et reste fidèle au merveilleux qui émane des récits légendaires. On peut lire ce livre à haute voix, en y voyant simplement et sans se tromper un vaste conte de fées «à tiroirs». Sa lecture - ou sa narration - demande seulement de respecter la chronologie suivie par le livre. Car la mythologie grecque a un début: c'est la description du décor et sa genèse, autrement dit la cosmologie expliquant la naissance de la Terre et du Ciel, des ténèbres et de la lumière. Puis vient la théologie, qui raconte comment l