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En bref. Mort de Joao Cabral

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publié le 14 octobre 1999 à 1h10

Jusqu'à ce que José Saramago vienne leur souffler le titre l'an

dernier, les Brésiliens ont cru que le premier auteur de langue portugaise à recevoir le prix Nobel de littérature serait Joao Cabral de Melo Neto. Né à Recife, dans l'état de Pernambouc, en 1920, le poète est mort samedi soir. A l'inverse d'une littérature brésilienne plus exotique, dont Jorge Amado (on a aussi cru un temps que le jury de Stockholm récompenserait le chantre de Salvador de Bahia), Joao Cabral de Melo Neto recherchait la plus grande sobriété, sinon l'ascèse. Pierre du sommeil, en 1942, est son premier livre publié. En 1945, il fait paraître l'Ingénieur et, en 1947, Psychologie de la composition. Son titre le plus célèbre est sans doute Mort et vie Séverine, en 1955, texte engagé, car la critique sociale a toujours été une part de son oeuvre, à côté de tentatives littéraires apparemment plus expérimentales. L'humour est aussi une caractéristique de son travail, et Georges Bernanos ou Clarice Lispector, qu'il connut tous deux, peuvent se retrouver sujets de ses poèmes de façon inattendue. Quelques titres du recueil: l'Education par la pierre, 1966; l'Ecole des couteaux, 1980; Séville en marchant, 1989. En 1950, il a consacré à Joan Miro l'essai le Chien sans plumes. La vision est celui des cinq sens que Joao Cabral développa le plus dans son travail. Il devint pourtant aveugle. Et comme, contrairement à beaucoup de ses compatriotes, il n'avait que mépris pour la musique, il déclara, quand ses yeux