Le climat se tend aux Presses Universitaires de France. Alors que le plan de redressement annoncé en mai dernier par Michel Prigent, président du directoire, a du mal à être mis en oeuvre, un fossé se creuse à l’intérieur de l’entreprise entre les directeurs de collection et le personnel de la librairie du boulevard Saint-Michel, qui doit fermer et supporter la totalité des 71 licenciements prévus. Les premiers, par la voix de Dominique Lecourt, philosophe, auteur et directeur de collection des PUF, membre du conseil de surveillance, s’en prennent aux «informations tronquées» et aux «rumeurs intéressées» qui prédisent «une mort imminente» de l’entreprise et, après un bref «trois fois hélas!» à l’endroit des futurs licenciés de la librairie, apportent leur entier soutien à «la politique d’indépendance intellectuelle et éditoriale menée patiemment depuis plus de vingt ans, parfois contre vents et marées, par Michel Prigent». Auteurs et directeurs de collection sont plus de 200 à avoir signé cette pétition maison, jugée en revanche «du plus mauvais aloi» par les délégués du personnel des PUF. Dans une contre-pétition, les élus «remercient» avec ironie ces «spécialistes de Montaigne, Mencius, Wittgenstein, voire Althusser...» qui «approuvent» les licenciements, et ils contestent que la libraire soit la seule source de déficit: depuis 1994, «la maison d’édition a des résultats plus négatifs encore» et les intellectuels et universitaires feraient mieux de «se mobiliser aux côtés d
Interview
En plein marché aux Puf. Les Presses Universitaires de France s’engluent-elles dans la crise?
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publié le 14 octobre 1999 à 1h11
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