Souvenons-nous. C'était le commencement de la saison, l'ouverture de
la chasse, et Azincourt sur un plateau télé: Pivot avait disposé les troupes, et Christine Angot ouvert le feu sur Michèle Gazier et Jean-Marie Laclavetine, par elle associés dans le commun opprobre d'une prose assimilée à néant. Qu'il fit bruisser, dans les dîners et les gazettes, son «ce n'est pas bien» à la scansion sonore, atomisant Première ligne de Laclavetine! Et pour le Merle bleu de Gazier, expédié en un définitif «Je me suis arrêtée à la première phrase», ce fut plus discrètement encore pire. Dieux, quel frisson, Ma chère, et dans la perspective de quels titanesques affrontements!... Et puis, finalement, non. Pas vraiment. Deux mois après, Laclavetine et Gazier se sont relevés de la salve angotiste. Et leurs livres? Comme celui de Mme Angot, ils sont en piles, et en lice pour quelques prix. Parlons-en, alors.
Tout comme, à la ville, Jean-Marie Laclavetine est éditeur chez Gallimard, Cyril Cordouan, le héros de Première ligne, dirige les éditions Fulmen (en latin, la foudre) et doit conséquemment c'est un métier s'appuyer la lecture de toutes sortes de tapuscrits de facture le plus souvent lamentable, et bien peu compatibles avec sa réputation d'«éditueur d'élite» (rions) . Le suicide d'un de ses refusés le secouera: pour dissuader «écriverons» (1), «écriveurs» et «écrivaillons» de se prendre pour des écrivains, pour les désintoxiquer de l'écriture, il va créer, sur le modèle de celle des Alcooliq