On a dû serrer les fesses très fort, l'autre samedi chez Laffont et Plon, éditeurs opportunément réunis du football et du show-biz. En jeu, l'imminente sortie de la bio de Zinedine Zidane ­ premier tirage de 135 000 exemplaires (1), dont une bonne part de bouillon assurée si «les bleus» ne se qualifiaient pour la phase finale du championnat d'Europe des nations; il eût alors pris du plomb dans l'aile, le remake du bon coup réalisé l'été dernier avec Aimé Jacquet (2) en tête d'affiche et Philippe Tournon en porte-plume, pour magnifier la geste héroïque, encore et encore, jusqu'à plus soif" Oui, je sais: ces livres-là constituent l'ordinaire carburant de l'industrie éditoriale; pas de quoi en faire une affaire. Croyez-vous? Je croyais aussi" C'est après que ça devient rigolo. Pour plume de Jacquet, Laffont et Plon avaient recruté un tâcheron du ballon rond, ex-spécialiste de la chose à l'Equipe et attaché de presse de la fédération. Puisqu'il était question de foot" Pour plume de Zidane, les mêmes ont fait appel à Dan Franck.

Dan Franck est cet éternel suceur de roues qui, tantôt avec le romancier Jean Vautrin, tantôt avec le dessinateur Enki Bilal ­ et plus souvent pour le compte d'obscurs batteurs d'estrades ­, fit longtemps et partout valoir sa réputation de polygraphe; ainsi le nègre de Rika Zaraï ­ qu'il fut ­ se fit-il celle d'un écrivain ­ qu'il n'est que médiocrement. Franck est surtout signataire de tas de pétitions qui dessinent les contours d'un citoyen a priori resp