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Libération

Philip Roth: «Il n'y a pas de contrat. entre la vie et nous, on n'a rien signé.»

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Rencontre à Aix-en-Provence avec l'écrivain américain. Il y affronte à un rythme de pop star des étudiants, des édiles locaux et même des critiques littéraires.
publié le 28 octobre 1999 à 1h23

Serrés dans l'amphithéâtre de la Verrière, il y a de petites mémés à cheveux bleus, qui viennent toutes les années à la fête du Livre, des étudiants accrochés à leurs calepins, une prof de Mantes-la-Jolie avec ses élèves de lycée pro, fanas de Philip Roth, des intellos, des moins intellos, avec les oeuvres du maître sous le bras, en traduction ou en V.O., ils sont tous là, venus le voir, l'écouter et,espèrent-ils, l'entendre.

Du 21 au 24 octobre, Aix-en-Provence présentait sous la houlette d'Annie Terrier, responsable de la fête du Livre, The Roth explosion. Durant ces journées, la cité du Livre, une ancienne fabrique d'allumettes rescapée dans un quartier hideusement neuf, a battu au rythme suivant: 17h, projection de documentaires sur Philip Roth; de 18h à 19h30, l'écrivain, exceptionnellement sorti de sa réserve boisée, répondait, durant une «masterclasse», aux questions des étudiants de l'IUT des métiers du Livre d'Aix ou de thésards anglicistes de Paris. Puis, c'était au tour d'un panel de critiques («C'est bizarre tous ces types qui parlent de lui et lui qui ne dit rien», note une sympathique dame), français le premier jour, européens le second, américains le troisième, de s'attaquer jusqu'à 21h aux trois dernières oeuvres «explosives» de Roth: Operation Shylock, le Théâtre de Sabbath et Pastorale américaine, qui ont toutes été récompensées par de prestigieux prix littéraires aux Etats-Unis (et sont traduites chez Gallimard). L'écrivain avait quant à lui apporté dans se