Fou civil est le premier ouvrage d’une nouvelle collection, «Les passeurs/Couleur encre», et peut-être même d’un nouvel éditeur puisque Catherine Flohic, qui la dirige, a écrit au pluriel une raison sociale qui, au singulier, publie l’originale série des «Musée secret» où des écrivains illustrent d’un texte l’oeuvre d’un peintre. Eugène Savitzkaya y produisit naguère un voyage imaginaire dans les images de Jérôme Bosch. Puisqu’il s’agit du premier texte de la collection, il est bien difficile d’en extraire les critères qui l’uniront aux prochains livres publiés sous cette même étiquette. Est-ce le mot «Passeurs»? certes, il s’agit là d’un passage sur terre, parfois dessous lorsque le narrateur se prend pour une taupe, et dans les airs car il est surtout un merle bègue, plus précisément entre les quatre «murs du X rue d’A., à L. en B.» (page 86), en lisant bien, on comprend que la rue A. s’appelle Agimont, que L. est Liège et B. la Belgique. Eugène Savitzkaya, comme son nom le cache, est né à Liège en 1955. Ou plutôt «Couleur encre»? Pourquoi pas, tout est écrit noir sur blanc comme la trace du merle dans le ciel brabançon, quelques irruptions de couleurs vives, vivantes, le moirent lorsqu’il est temps de faire des confitures d’oranges, qu’on les pèle, puisque son écorce contient «le principe volcanique de l’agrume», page 74 (on peut peler l’orange avec un couteau d’éclusier), lorsque l’on tranche le chou «fou du bleu de méthylène», page 84, ou la pastèque «rouge du
Critique
Savez-vous trancher les choux?
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publié le 4 novembre 1999 à 1h47
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