Une araignée flapie? Une mouche de cirque? La Petite Personne de
Perrine Rouillon, créée il y a cinq ans aux éditions 813, est une pelote de lignes. La voilà qui s'éveille, elle s'étire, lève les bras au ciel, traite l'auteur de ses jours par-dessous la jambe. Elle pourrait être un avatar de sketch de Zouc quand elle écrase «Savoisine» la fourmi. Mais aussi elle cause, c'est ce qu'elle sait faire. Comme une ventriloque, comme une marionnettiste, Perrine Rouillon le grande personne réplique hors-champ, on l'entend, mais on ne la voit pas, essuyer les velléités d'indépendance de sa créature. La page est la scène. La Petite Personne reçoit un crayon, tire un trait d'escargot baveux, et se vante: «T'as vu: du premier coup.» «C'est quoi...?», dit l'auteur, qui s'exprime en lettres imprimées, et non dessinées à la main. «Une Petite Personne», répond Miss Somebody. «- Tu te vois comme ça?! - Ben oui. Pourquoi: tu me vois pas comme ça? - Non: moi je te vois comme je me vois. - Ah bon? Tu me vois comme un mot?» Qui va damer le pion de l'autre? Dans le chapitre «le pari», l'auteur demande à être gratifiée, louangée, célébrée. Qu'on la croie, enfin! La Petite Personne athée s'arrondit comme un bébé obtus avant que ses bras fildeférisés expriment «...!». Elle a ses théories évolutionnistes: «au commencement était le gribouillis, et du gribouillis est née la spirale», contorsions à l'appui. Elle va de plus en plus loin, reçoit le diable (ce n'est pas exclusivement un one woman show) en pe