Quand ça commence, l'auteur est devant son ordinateur en train de se
branler, en matant un Egyptien qui fait pareil devant le sien (on dit l'auteur, et non le narrateur, puisqu'il s'agit d'un essai). Ils ont tous deux des webcams, ces petites caméras qui permettent d'injecter son image mouvante dans le réseau des réseaux. Pourquoi fait-il ça? «La réponse est simple. Il n'y a plus nulle part où aller. Un flot continu de voeux, de menaces, de plaisanteries et de récriminations s'échappe de la télé, prétendant tous venir d'ailleurs. (") Mes compatriotes ont atteint la limite extrême d'un morne exhibitionnisme, avec sa passivité, ses agressions, et je n'ai plus qu'à apporter ma petite contribution au spectacle.» La mise en accusation télévisée de Clinton est ainsi «le meilleur peep-show que les Républicains puissent organiser».
A partir de là, c'est un livre tissu de faits divers et qui va beaucoup plaire en France, parce que Benderson ne cesse d'y dire du mal de l'Amérique actuelle. Il revient sur les nouvelles lois de protection des mineurs qui permettent à n'importe quel garçon de 15 ans qui a séduit sa prof de lui faire un procès: «A [mon] époque, [il] aurait claironné la bonne fortune d'avoir conquis une femme plus âgée. (") De la même manière, mon expérience de prostitué (") représente la maîtrise sur une personne plus âgée, la révolte contre ma famille, et la clandestinité d'un moment où un adulte me prenait sous son aile.» Puis, on découvre des tendances pédophiles prononc