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Critique

Secrets dans le potagerDans «Sombres citrouilles», les enfants font tomber les masques des adultes. Quatrième roman pour ados de Malika Ferdjoukh, ex-institutrice née en Algérie et élevée chez les soeurs. Malika Ferdjoukh, Sombres citrouilles, Ecole des Loisirs, «Médium», 222 pp., 56 F.

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publié le 25 novembre 1999 à 1h33

Il y a un homme mort, sous le noisetier, à proximité du potager

plein de courges. Et des enfants déterminés à le planquer, à découvrir qui il est, et comment il est décédé. Il y a évidemment des grands-parents, dans le manoir, qui imprègnent les lieux de leurs manies, et imposent leur conscience de classe. Une multitude de petits-enfants d'âges divers débarquent pour les vacances de la Toussaint. Ils ont chacun une pelote d'ennuis et d'intrigues spécifiques à démêler, une lubie, un amour.

Malika Ferdjoukh, dont c'est le quatrième roman, procède par facettes. Les aînés de la tribu, Hermès et Madeleine, s'expriment à la première personne. Tous deux sont amoureux, prêts à sacrifier beaucoup de leurs illusions. A aucun moment le lecteur n'est tenté de privilégier un point de vue, et renoncer à un personnage pour lui. Le maître-chanteur exerce auprès du grand-père son métier de maître-chanteur. La prof de musique se remaquille dans le potager. Il y a toujours un enfant dissimulé pour observer les actes incompréhensibles des adultes.

Malika Ferdjoukh a commencé d'écrire Sombres citrouilles lorsque les Français prêtaient encore peu d'importance à Halloween. Il lui plaisait que le jour où tout le monde porte des masques, les enfants fassent tomber ceux de grandes personnes très honorables. Les clins d'oeil de l'écrivain sont en outre cinématographiques (Qui a tué Harry? et Marnie de Hitchcock). On songe aussi, pour les dialogues, aux personnages de Carson McCullers. Malika Ferdjoukh s